Les églises de la paroisse N-D de la Joie en Pays Bigouden
PLOBANNALEC
L'église de PLOBANNALEC - LES VITRAUX
LES VITRAUX DE L’EGLISE DE PLOBANNALEC
A voir aussi Pierres et paysages: Site sur le patrimoine de Plobannalec-Lesconil
L’initiateur et le coordonnateur en est l’abbé Christophe Jézégou (chanoine en 1938), recteur de Plobannalec de 1907 à 1946. Ce fut par ailleurs un auteur breton prolifique dont l’œuvre la plus connue est son recueil de contes : "e korn an oaled " (au coin de l’âtre).
Les maîtres-verriers.
Il s’agit de G.-P. DAGRAND de Bordeaux, auteur de nombreux vitraux patriotiques et surtout d’A. LAVERGNE de Paris, issu d’une lignée de maîtres-verriers.
Les dates et les donateurs.
La première commande, inaugurée en mai 1921, est un hommage aux morts de la guerre. Puis vient en 1923 le vitrail concernant l’agrandissement de la chapelle seigneuriale devenue église paroissiale. Il a été offert par l’abbé Guirriec, à l’époque recteur de Plozévet et dont la famille vit à Plobannalec. Fin 1927, compte tenu de la bonne récolte de l’année, un des paroissiens suggère au recteur d’organiser une quête pour continuer la mise en place des vitraux. 210 familles ont répondu, riches ou pauvres, chacun donnant selon ses moyens. Le recteur promet à ceux dont l’offrande atteint au moins 2000 francs d’inscrire leur nom au bas des vitraux.
La réalisation se fait par étapes successives :
Enfin en 1938, c’est la pose, dans le bras du transept nord, des mystères du rosaire, don provenant essentiellement des prêtres originaires de la paroisse.
Les thèmes représentés
PRÉSENTATION DE CHACUN DES VITRAUX
Les formules sont quasiment toutes écrites en latin ou en breton. Elles sont reprises ici dans leur traduction française.
LE CHOEUR
CHAPELLE DE GAUCHE
En haut, dans le médaillon : le blason de la famille Janvier de la Motte.
En dessous, l'apparition du Sacré-Coeur de Jésus à sainte Marguerite-Marie Alacoque en 1673 à Paray-le-Monial.
« Voici ce cœur qui a tant aimé les hommes. »
CHAPELLE DE DROITE
En haut : les blasons de la famille Janvier de la Motte (à gauche) et de son gendre Henri Gratereau de Négraval (à droite), donateurs habitant le manoir de Kerlut. En dessous : la Sainte Famille. Scène étonnante que celle de Jésus fabriquant une croix près de Joseph, tandis que Marie file sa quenouille.
TRANSEPT, CÔTE SUD :
Vitrail en hommage aux morts de la guerre
Il a été réalisé et inauguré le 28 mai 1921 par l’entreprise familiale Dagrant de Bordeaux d’après les cartons préparés par François-Maurice Roganeau (1883-1973), grand prix de Rome en 1906.
En bas, la France meurtrie par la guerre. Un soldat mort, en uniforme bleu horizon, est veillé par ses parents en costume d'époque (1920) : coiffe de deuil, gilet bigouden. A côté, une religieuse de la congrégation des Filles du Saint-Esprit présente dans la paroisse depuis 1862. Debout en arrière, les représentants de la société : un prêtre portant la chasuble (l'abbé Jézégou lui-même) et en arrière le père de la victoire, Clémenceau (au crâne dégarni). En face, d'autres responsables parmi lesquels on reconnaît un militaire. Marianne porte le drapeau tricolore et est elle-même drapée aux couleurs de la République. En arrière-plan sur fond bleu-vert, les ruines d'une cathédrale en feu (Reims) symbolisant la fureur des combats et l'immensité des dommages matériels. Au-dessus, l'immense portrait du Sacré-Coeur de Jésus vers lequel se tournent les grandes figures de saints de la France pour invoquer la paix.
A droite, ceux qui ont sauvé le pays (sainte Jeanne d'Arc, sainte Geneviève) ou contribué à sa christianisation (saint Rémy avec sa mitre). A gauche, saint Louis, le curé d'Ars (de profil) et l'archange saint Michel habillé en chevalier du Moyen-Age.
BAS-CÔTE SUD :
Les trois premiers vitraux présentent des sujets disparates mettant en avant le saint patron du donateur principal ou de sa femme et traitant souvent du thème de la mort.
Cela aurait entraîné le déplacement du bourg, du hameau de Saint-Alour vers l'emplacement actuel. Beaucoup d’arguments penchent en faveur de cette hypothèse. Les costumes font penser aux dessins de Lalaisse des années 1840.
Dans le médaillon, la mort de saint Joseph, saint patron du donateur.
C'est un fait historique des débuts du Directoire. Le commentaire en breton a besoin d'être rectifié. Il n'y avait qu'un seul prêtre à Plonivel : le recteur Besnier. Celui-ci logeait clandestinement chez de nombreuses personnes et pas simplement à Kerfeunteunig. Les lieux représentés ressemblent à l'intérieur de la chapelle de Plonivel sans en être une copie exacte. Par contre, une bigoudène aurait du mal à reconnaître les particularités de sa coiffe !
FACADE OCCIDENTALE :
Côté nord :
le baptême de Jésus dans le Jourdain par Jean-Baptiste.
Jean est habillé d'une peau de bête recouverte d'une cape. « Voici l'agneau de Dieu. » Au-dessus de lui, une colombe symbolisant l'Esprit, comme le rapportent les évangélistes. Avec Dieu le Père dans le médaillon, voici une nouvelle représentation de la Trinité.
Quatre vitraux successifs évoquent quelques épisodes de la vie de saint Alour, patron de la paroisse mais aussi de celles de Tréméoc et Tréguennec en Pays bigouden ainsi que d’Ergué-Armel. D’après la tradition, c'est là que, devenu évêque de Quimper, il se retirait non loin de sa ville épiscopale.
Etait-il ce qu'on appellerait aujourd'hui un « bigouden » ?
Cet accident est interprété comme un signe venu du ciel, pour dire qu'il faut le laisser sur place, à Ergué-Armel C'est ce que symbolise la présence de l'ange qui montre l'endroit où il doit être enterré.
Transept, côté nord :
Ce dernier vitrail a été installé en juillet 1938, à la veille de la nomination de l’abbé Jézégou comme chanoine ainsi que de la première messe de deux enfants de la paroisse : les abbés Pierre Cariou et Louis Tirilly. Les donateurs en sont essentiellement les autres prêtres originaires de la paroisse. Il s'agit d'un vrai rosaire canonique respectant la totalité des scènes prévues et leur ordre : mystères joyeux, douloureux et glorieux.
Nous savons que Jean-Paul II y a ajouté les mystères lumineux. Tout autour, une succession de roses, une manière de rappeler que c'est l'origine du mot rosaire. Au sommet, des étoiles comme dans l'hymne Ave maris stella, Dei mater alma : « Salut étoile de la mer, Mère nourricière de Dieu ». Dominant les 15 mystères du rosaire, la scène bien connue de la remise du rosaire à saint Dominique. Jésus, sur les genoux de Marie, tient dans la main un globe, symbole de son pouvoir. Sainte Catherine de Sienne, la plus célèbre des dominicaines, lui présente une couronne constituée d’épines !
Merci à Vincent Le FLOC'H pour l'histoire de l'église de Plobannalec et de ses vitraux ainsi que l'histoire de la chapelle de Plonivel
Merci à Jean-Paul LE GALL pour ses photos.
Auteur-photographe passionné par la nature et la faune sauvage , Jean-Paul LE GALL expose ses photos d’animaux prises en milieu naturel : « InstantsSauvages » et il souhaite partager ces moments qu’il a eu le plaisir de vivre et de capturer.
Il profite aussi de ses voyages pour ramener ses impressions qu’il expose : « le Japon de Tokyo à Kyoto »… « La Toscane, l’Andalousie, Paris… »
Il travaille sur plusieurs thèmes :
- Le thème nature et sa dimension minimaliste et abstraite qui se révèle à qui sait la voir : « le monde des marais »
- Le thème des « ports et arrière ports »
- Le thème du patrimoine « mémoires de pierres et de paysages » pour et avec l’association « lire à Plobannalec-Lesconil »
- Le thème des orgues en Bretagne : « les Dallam, une famille de facteurs anglais…en Bretagne » pour et avec l’association des amis de l’orgue de Loctudy.